1. |
Combat Intérieur
08:37
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Où étais-tu quand mon monde s’est effondré
Et qu’émergeait du chaos cérébral
Le fantôme de l’insouciance enfantine
Drapé d’un voile d’amertume ?
Tu es celui avec qui je vis
Depuis le jour de ma naissance
Tu es mon âme et mon esprit
Celui qui jouit de ma démence
De mes souvenirs naissent les regrets
Que l’impatience a engendré
Je laisse la nostalgie aux optimistes
Je n’ai plus le temps d’idéaliser le passé
Comment as-tu pu vriller à ce point
Et me laisser sombrer ainsi ?
Suis-je le père de ta malveillance
Ou toi celui de mon déclin ?
Il y a longtemps je t’ai aimé
Ta présence me rassurait
Mais aujourd’hui je donnerais tout
Pour que tu sortes enfin de ma tête
Je ne suis même pas sûr que tu existes
Je t’ai probablement imaginé
Alors pourquoi je peux te voir
Lors de mes insomnies les plus noires ?
Je peux ressentir ta présence
Quand mon esprit flirte avec la folie
Mais n’es-tu pas au final
L’enfant de cette dernière ?
Je lutte depuis toujours
Contre moi-même,
La chute ne sera rude
Que si je continue à espérer !
Je suis l’enfant maudit
Du pessimisme noir,
Le sale rejeton
Du glorieux défaitisme.
Loin de moi à jamais
L’immonde optimisme.
Je suis seul à combattre
Mes pensées les plus tristes.
Je m’abandonne enfin
Aux sublimes ténèbres.
Que la folie me guide
Jusqu’aux frontières de l’angoisse !
Je ne suis plus rien désormais,
Rien ne pourra m’empêcher de me nuire,
J’arracherai mes ailes des anges,
Pour me rapprocher de Lucifer !
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2. |
Ennemie de Morphée
05:54
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Te voilà à nouveau face à moi ce soir,
Splendeur immaculée, ennemie de Morphée.
Ébloui par ta beauté virginale,
Ta pâleur m’hypnotise et m’apaise.
Je suis une fois de plus incapable
De résister à ton parfum corrosif.
Comme toujours, je suis faible,
Alors inutile de chercher des excuses.
Ne perdons pas notre temps,
Je n’ai pas la force de lutter,
Je t’offre mon esprit,
Emmène-le loin de mes pensées torturées.
Tu es la mère de mes insomnies,
Tu nourris mes idées noires,
Tu détruis mon corps et mon esprit,
Pourtant, ton absence m’est intolérable.
Je me sens toujours aussi vulnérable
Face à tes innombrables assauts.
Comment fais-tu pour me faire voyager si haut
Et me faire plonger si bas l’instant d’après ?
Je t’aspire chaque jour,
Tu enflammes mes poumons.
J’ai du mal à respirer,
Mais je ne peux pas t’éloigner,
Loin de moi,
Je m’en sens incapable.
Même si je dois y rester,
Je te voudrai toujours en moi !
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3. |
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Prenant mon corps comme unique toile,
Je peins les horreurs qui me dévorent l’esprit,
À la pointe d’un scalpel virginal,
Je trace des sillons sur ma peau pervertie.
Je suis un chirurgien de l’inconscient,
Qui opère loin des yeux accusateurs.
Éternel admirateur du néant,
Je me laisse guider par mes peurs.
Je ne ressens point de douleur,
Juste un vague soulagement.
Je m’effondre et je pleurs,
Victime de mille sentiments.
Je suis un tableau vivant,
Que l’on expose au cimetière,
La peinture faite de sang,
Je vous offre ma chair !
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4. |
Douce Insomnie
06:11
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Toi Douce insomnie,
O toi Fidèle reine
Souveraine de mes nuits,
Là ou morphée m’abandonne
Je me laisse dériver.
Je me laisse aller
Toi qui m’enlace toujours un peu plus
Hideuse amie au visage incolore,
En toi je plonge et tu m’effraies
Ton prisonnier jusqu’à la rouge aurore.
Douce insomnie !
Tes yeux insondables m’hypnotisent et m’apaisent,
Dans tes orbites vides plonge mon âme
Douce insomnie !
Tu me détruis
Mais je te réclame
Dans tes bras je me perds,
Ma compagne insolente.
Chaque nuit je te fuis mais tu me rattrapes
Ô beauté glaciale qui écrase le sommeil
Je ne me souviens plus du temps où j’étais le plus fort.
À tes appels,
Je ne puis rester sourd,
Toi à la voix terrifiante,
Mon aimée accueillante.
Je vogue vers d’autres horizons
Où la folie sagement m’attend,
Reine de mes nuits,
Douce insomnie,
Guide de mes larmes
Douce insomnie
Tu consume mon âme
Toi ma reine
Hideuse amie
Tu sondes mon âme
Haineuse ennemie
Je me détachede la vie
Douce insomnie,
Tu es mon exil.
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5. |
Le Malheur
08:26
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Suivi du Suicide impie,
A travers les pâles cités,
Le Malheur rôde, il nous épie,
Prés de nos seuils épouvantés.
Alors il demande sa proie ;
La jeunesse, au sein de la joie,
L'entend, soupire et se flétrit ;
Comme au temps où la feuille tombe,
Le vieillard descend dans la tombe,
Privé du feu qui le nourrit.
Où fuir ? Sur le seuil de ma porte
Le Malheur, un jour, s'est assis ;
Et depuis ce jour je l'emporte
A travers mes jours obscurcis.
Au soleil et dans les ténèbres,
En tous lieux ses ailes funèbres
Me couvrent comme un noir manteau ;
De mes douleurs ses bras avides
M'enlacent ; et ses mains livides
Sur mon cœur tiennent le couteau.
J'ai jeté ma vie aux délices,
Je souris à la volupté ;
Et les insensés, mes complices
Admirent ma félicité.
Moi-même, crédule à ma joie,
J'enivre mon cœur, je me noie
Aux torrents d'un riant orgueil ;
Mais le Malheur devant ma face
A passé : le rire s'efface,
Et mon front a repris son deuil.
En vain je redemande aux fêtes
Leurs premiers éblouissements,
De mon cœur les molles défaites
Et les vagues enchantements :
Le spectre se mêle à la danse ;
Retombant avec la cadence,
Il tache le sol de ses pleurs,
Et de mes yeux trompant l'attente,
Passe sa tête dégoûtante
Parmi des fronts ornés de fleurs.
Il me parle dans le silence,
Et mes nuits entendent sa voix ;
Dans les arbres il se balance
Quand je cherche la paix des bois.
Près de mon oreille il soupire;
On dirait qu'un mortel expire :
Mon cœur se serre épouvanté.
Vers les astres mon œil se lève,
Mais il y voit pendre le glaive
De l'antique fatalité.
Sur mes mains ma tête penchée
Croit trouver l'innocent sommeil.
Mais, hélas ! Elle m'est cachée,
Sa fleur au calice vermeil.
Pour toujours elle m'est ravie,
La douce absence de la vie ;
Ce bain qui rafraîchit les jours ;
Cette mort de l'âme affligée,
Chaque nuit à tous partagée,
Le sommeil m'a fui pour toujours.
Ah ! Puisqu’une éternelle veille
Brûle mes yeux toujours ouverts,
Viens, ô Gloire ! Ai-je dit ; réveille
Ma sombre vie au bruit des vers.
Fais qu'au moins mon pied périssable
Laisse une empreinte sur le sable.
La Gloire a dit : "Fils de douleur,
"Où veux-tu que je te conduise ?
"Tremble ; si je t'immortalise,
"J'immortalise le Malheur."
Malheur ! Oh ! Quel jour favorable
De ta rage sera vainqueur ?
Quelle main forte et secourable
Pourra t'arracher de mon cœur,
Et dans cette fournaise ardente,
Pour moi noblement imprudente,
N'hésitant pas à se plonger,
Osera chercher dans la flamme,
Avec force y saisir mon âme,
Et l'emporter loin du danger ?
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6. |
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Il est des combats
Que l'on ne peut gagner,
À se battre contre soi
On finit par craquer.
Je voudrais continuer,
À lutter sans faiblesse,
Mais je suis épuisé
Puisqu'un rien me bouleverse.
Je suis fatigué de rêver,
De faire preuve d'optimisme,
Je préfère glorifier,
Le sombre pessimisme.
Les cauchemars me rassurent,
Je me plais à l'ombre d'une lumière,
Que les ténèbres les plus pures
Dévastent d'une rage guerrière!
Je suis l'esclave de mes émotions,
Elles me font sombrer avec passion.
Un jour blanc, un jour noir,
Bien que souvent plutôt noir,
Je ne puis m'empêcher d'éprouver,
Des sentiments sans nuance avérées.
Je suis la thèse et l'antithèse,
Cœur de glace comme de braises,
Alpha à l'oméga,
D'un simple claquement de doigts.
Au bûcher les valeurs,
Qui m'ont anéanti,
Je ne vis que dans la peur,
Ma volonté amoindrie !
Viennent à moi lentement,
Les horribles angoisses,
Celles qui naissent des tourments,
Qui prennent bien trop de place.
Chaque être est un Hymne Détruit,
Se lamentant sous la pluie.
Je m'effondre sans un bruit,
Le désespoir m'a anéanti !
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7. |
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Mon âme est aussi noire
Qu'une nuit sans lune
Je navigue au hasard
Dans de sombres lagunes
Habité par le désespoir
Je me perds dans la brume
Il est déjà trop tard
La douleur me consume
Chaque jour est un combat
Contre moi-même
Je contiens mes pulsions
Autodestructrices
Au fond de moi le vide
Enfanté par l'anhédonie
Je ne suis que l'esclave
D'une infâme dysthymie
Mes émotions me contrôlent
Et m'empêchent de vivre
La tristesse est devenue
Mon unique compagne
Je suis l'enfant maudit
Du pessimisme noir
Enchaînant les insomnies
J'ai abandonné l'espoir
À quoi bon avancer
Et risquer de chuter ?
Quand on reste à terre
On ne peut plus tomber
Je ne veux plus m'acharner
Tout envoyer valser
Plus rien à l'horizon désormais
Le soleil se couche et cela me plaît...
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8. |
Personnalité Limite
06:41
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À trop vouloir flirter avec le néant
J'ai encore dépassé les limites,
Je me noie sous des litres de sang,
La lame éloigne vos idées qui m'irritent.
Je ne mérite rien d'autre,
Qu'une pluie écarlate,
Avant que je ne saute,
Ou bien que l'on ne m'abatte.
J'insuffle chaque jour,
À mes poumons noircis,
La blanche avec amour,
Et la brune qui me détruit.
Je bois jusqu'à l'aube,
Des liquides toxiques,
Alors que la peur rôde,
Dans mes rêves éthyliques.
J'ai souvent voyagé,
Dans des contrées psychédéliques,
Je voulais juste m'éloigner,
D'une vie dysphorique.
Les paradis artificiels,
Où je me sens si bien,
Même s'ils semblent irréels,
Me transportent tellement loin.
Je devrai vivre pour toujours
En subissant l'état limite,
Victime de tant d'addictions, je cours
Après des sensations illicites.
Il n'y a rien de plus doux,
À mes narines abîmées,
Que la poudre albinos, je l'avoue,
Je n'ai plus à me cacher.
Je ne suis pas un optimiste,
Mais je m’en fous !
Je crache à ce monde un peu triste,
Toute ma haine et mon dégout !
Avec moi, il n’y a jamais de demi-mesure,
Je vis et j’agis dans les extrêmes.
Plus tu es pale, plus tu es pure,
Pour toi, je subirais tous les anathèmes !
Haïssez-moi,
Autant que je me hais !
Punissez-moi,
Puisque cela vous plait !
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9. |
Ténèbres
07:13
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La tristesse a jeté sur mon cœur ses longs voiles
Et les croassements de ses corbeaux latents ;
Et je rêve toujours au vaisseau des vingt ans,
Depuis qu’il a sombré dans la mer des Étoiles.
Oh ! Quand pourrais-je encor comme des crucifix
Étreindre entre mes doigts les chères paix anciennes,
Dont je n’entends jamais les voix musiciennes
Monter dans tout le trouble où je geins, où je vis ?
Et je voudrais rêver longuement, l’âme entière,
Sous les cyprès de mort, au coin du cimetière
Où gît ma belle enfance au glacial tombeau.
Mais je ne pourrai plus ; je sens des bras funèbres
M’asservir au Réel, dont le fumeux flambeau
Embrase au fond des Nuits mes bizarres Ténèbres !
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Etat Limite France
Atmospheric black metal from France.
Wintersieg: Music, production, lyrics and vocals.
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